Les normes d'éclairage public

Buts visés par les normes d’éclairage public

Les normes d’éclairage ont plusieurs objectifs. Au-delà de la simple luminosité qu’il apporte, l’éclairage public implique tellement d’autres enjeux qu’il a dû être soumis à des normes. Les experts de l’éclairage, après de nombreuses concertations, ont donc établi des règles et principes auxquels doivent se soumettre fabricants et installateurs.

D’un point de vue sécuritaire, les normes concernant l’éclairage public ont pour but de protéger à la fois les personnes et le matériel d’installation. Il s’agit d’un ensemble d’éléments à prendre en compte pour éviter aux usagers des chocs électriques et une dégradation prématurée de l’installation.

La norme IP (indice de protection) par exemple, renseigne sur le degré d’étanchéité des luminaires. La référence IP est composée de deux chiffres. Le premier désigne la capacité à résister aux corps solides (de 1 à 6), et le second aux corps liquides (de 1 à 9). Cet ainsi que la norme recommandera par exemple l’IP 23 uniquement pour des luminaires entièrement sous abris.

Par ailleurs, la réglementation sur l’éclairage public s’intéresse à l’épineuse problématique de la consommation énergétique. En effet, l’économie d’énergie est un sujet qui meuble tous les débats aujourd’hui, cela en raison de son poids dans les factures. Les normes en vigueur prescrivent donc des éclairages dont l’intensité lumineuse maximale n’excède pas 30 lux (le lux est l’unité de mesure de l’intensité lumineuse, soit la quantité de lumière qui arrive sur une surface).

Une autre solution recommandée par les normes d’éclairage public consiste en l'utilisation de luminaires avec les meilleures performances et des lampes à faible consommation.

Aussi, les norme sur l’éclairage public ont pour objectif de préserver l’environnement. Il convient de le rappeler, la lumière est avant tout un rayonnement électromagnétique ayant cette particularité d'être visible par l'œil humain. Dans un contexte où l'éclairage artificiel est utilisé pour nous éclairer toutes les nuits, la notion de pollution lumineuse est bien souvent évoquée. Ceci en raison du fait qu’elle est dommageable pour la faune et la flore. La réglementation concernant l’éclairage public recadre ainsi les débats à travers un ensemble de préconisations, telles que celle d’éclairer uniquement les zones jugées essentielles.

Cadre réglementaire de l'éclairage public

Nous l’avons vu, l'éclairage public répond à un certain nombre d’exigences garantissant à la fois la sécurité des personnes et du matériel, la réduction des dépenses énergétiques et la préservation de l’environnement. Cette réglementation est établie par des spécialistes du domaine, et peut se limiter à un territoire ou s’étendre à l’Europe ou à l'international suivant les contextes.

La norme NF EN 13201 en éclairage public

Il s’agit d’une norme européenne établie en 2004-2005 et récemment révisée en 2015-2016. La norme NF EN 13201 traite principalement de 5 sujets.

• La norme NF EN 13201-1 : il s’agit de la documentation sur le choix des 3 classes d’éclairage M (routes à trafic motorisé), C (zones de conflit) et P (passages piétons).
• La norme NF EN 13201-2 : elle définit les exigences en termes de performance du matériel à utiliser dans différentes situations.
• La norme NF EN 13201-3 : elle permet d’effectuer les calculs relatifs aux performances de l'installation.
• La norme NF EN 13201-4 : elle spécifie les moyens de mesure des performances photométriques.
• La norme NF EN 13201-5 : elle établit des indicateurs permettant de caractériser les installations.

Les directives GOST et SNIP

Les directive GOST et directive SNIP sont celles qui régissent l’intervalle entre les poteaux d’éclairage public. Le calcul est élaboré selon le type de la zone à éclairer. C’est ainsi qu’on distingue :

• Les autoroutes avec un fort trafic.
• Des zones de sites touristiques.
• Des rues urbaines.

Le type et la hauteur des poteaux permettent également d’établir l’écart entre les lampadaires publics, tout comme la taille du lampadaire. Le dimensionnement de l’installation tient compte d’absolument tout : le nombre de lampes nécessaires, leur disposition, la hauteur des lanternes, le type de sources, etc.

L’arrêté du 27 décembre 2018 et le Code de l’environnement

L’arrêté du 27 décembre 2018 a pour but de limiter et prévenir les nuisances lumineuses sur plusieurs points, protégeant ainsi la biodiversité. Il stipule par exemple dans son article 2 que les éclairages publics liés à une activité économique et situés dans un espace clos non couvert ou semi-couvert ne doivent pas rester allumés une heure après la fin de l’activité. Plusieurs autres dispositions dans le même sens permettent de limiter les rayonnements lumineux.

Le code de l'environnement, quant à lui, est un ensemble d’énoncés juridiques protégeant l’environnement de toute activité qui pourrait le menacer. La santé humaine comme la nature dans sa globalité, quasiment tous les points sont abordés.

Exigences et certifications en éclairage public

Afin de garantir une sécurité à 360°, les normes d’éclairage public s’intéressent au moindre détail intervenant dans la chaîne de production lumineuse. On dénombre donc une panoplie de directives régissant divers aspects de l’éclairage public.

La directive RoHS et l’éclairage public

La RoHS (Restriction of Hazardous Substances) est une directive européenne qui s’attarde sur la fabrication des dispositifs électroniques constituant les équipements d’éclairage. Explicitement, elle restreint l’emploi de 10 substances jugées dangereuses et nocives pour l’Homme et l’environnement.

En vigueur depuis juillet 2006, elle limite à 0,01% maximum la teneur en Cadmium (Cd) dans tout produit, et à 0,1% la teneur des 9 autres composants. Il s’agit notamment du plomb, du mercure, du chrome hexavalent, du polybromobiphényle, Polybromodiphényléther et des quatre types de phtalates (DEHP, BBP, DBP, DIBP). Toute production électronique ou électrique non conforme à cette règlementation est interdite de vente en Europe. Toute dérogation à cette règle est logiquement passible de sanctions variables selon l’état.

L'importance du marquage CE pour l'éclairage public

Le marquage CE (conformité européenne) est une mention apposée sur l’étiquette certifiant que le fabricant s’est soumis à des conditions strictes en matière de sécurité électrique et photobiologique (capacité du luminaire à endommager les yeux). La réglementation sur l’éclairage public impose cet estampillage sur les luminaires commercialisés en Europe.

La conformité CE est positive en plusieurs points. Déjà, elle est utile à la sécurité des utilisateurs. Elle garantit une certaine sûreté à l’utilisation, amenuisant ainsi les accidents électriques ou mécaniques. Aussi, elle assure une commercialisation plus aisée. En plus de la preuve de qualité et de durabilité qu’elle fournit, elle démontre son alignement aux exigences légales. Ces 2 points sont capitaux pour une bonne distribution.

Normes techniques spécifiques à l’éclairage public

Nous l’avons vu, les norme d’éclairage public s'étendent à toutes les branches. Les aspects techniques ne sont pas en reste.

La norme EN 40 pour les structures d'éclairage public

La norme EN 40 est en réalité un ensemble de normes européennes qui s’intéressent aux candélabres d'éclairage public, ces chandeliers à plusieurs branches. Elles se résument ainsi :

• EN 40-1 : Mars 1992 Candélabres - Partie 1 : définitions et termes.
• EN 40-2-Mai 2005 Candélabres d'éclairage public - Partie 2 : dimensions et tolérances/
• EN 40-3-1 Avril 2000 Candélabres d'éclairage public - Partie 3-1 : conception et vérification - Spécification pour charges caractéristiques.
• EN 40-3-2-Avril 2000 Candélabres d'éclairage public - Partie 3-2 : conception et vérification - Vérification par essais.
• EN 40-3-3-Février 2004 Candélabres d'éclairage public - Partie 3-3 : conception et vérification - Vérification par calcul.
• EN 40-5-Octobre 2002 Candélabres d'éclairage public - Partie 5 : exigences pour les candélabres d'éclairage public en acier.
• EN 40-6-Octobre 2002 Candélabres d'éclairage public - Partie 6 : exigences pour les candélabres d'éclairage public en aluminium
• EN 40-7-Avril 2004 Candélabres - Partie 7 : spécifications pour les candélabres en composite renforcés de fibres

Le code CIE n°3 et ses recommandations

Il désigne le ratio du flux lumineux émis dans l’hémisphère inférieur dans un angle solide de 3π/2 stéradian (angle solide équivalent à un cône de demi-angle 75,5°, soit un angle total de 151°) par rapport au flux de lumière émis dans l’hémisphère inférieur. Plus simplement, il représente la proportion du flux lumineux émis dans des angles solides et le flux lumineux émis vers le bas.

Critères de performance en éclairage public

Les normes d’éclairage public définissent plusieurs éléments permettant d'évaluer la capacité des installations lumineuses. Cela permet de chiffrer les performances lumineuses, et de pouvoir orienter ses choix de manière cartésienne.

L'indicateur ULR (Upward Light Ratio) en éclairage public

L'ULR représente le rapport du flux sortant des luminaires émis dans l'hémisphère supérieur au flux total sortant des luminaires. On distingue L'ULR nominal (donnée du fabricant avec le luminaire non incliné) et L’ULR sur site (valeur avec le luminaire en position réelle, soit incliné). Il permet en quelque sorte de renseigner sur le degré de pollution du luminaire. En effet, plus il est important, plus le flux lumineux s’échappe vers le ciel.

La température de couleur en éclairage public

Déterminée en Kelvin (K), elle caractérise le ressenti d’une lumière blanche produite par une source de lumière. La lumière peut ainsi être jugée comme étant chaude (valeur basse de température de couleur, avec une teinte orangée), ou froide (valeur élevée de température de couleur, avec cette fois une teinte bleutée).

Hauteur d’installation

L’utilisation d’un poteau ou d’un autre est tributaire de la zone et du contexte d’installation. C’est ainsi qu’on distingue les poteaux de hauteurs :

• • 10-20 pieds, adapté aux zones résidentielles, routes de parc, routes de campagne.
• 20-27 pieds, convient à la plupart des routes urbaines, routes de banlieue entre les zones urbaines et rurales.
• 27-33 pieds, adapté aux routes principales urbaines, aux autoroutes et autoroutes, etc.
• 33 à 40 pieds, convient aux routes plus larges à fort trafic, aux intersections de routes.
• > 40 pieds, poteau d’éclairage à haut mât pour une installation dans de grandes zones telles que les aéroports, les chantiers navals, les grandes zones industrielles, les terrains de sport et les intersections routières.

NB : 1 mètre = 3,28084 pieds

Approches modernes et durables en éclairage public

La réglementation sur l’éclairage public touche à de nombreux aspects, ceci dans le but de garantir un minimum de sécurité aux utilisateurs et aux installations. Un large spectre est déjà bien couvert dans ce sens. Cela dit, bien que ces normes d’éclairage public semblent bien établies, les nuisances lumineuses n’en sont que réduites. Autant dire qu’il n'est pas question de se reposer sur nos lauriers.

Les temporalités d'éclairage : adaptation aux besoins

Rappelons-le, l’éclairage sert uniquement à nous éclairer. Cela suppose qu’il n’est utile qu’en cas d’obscurité. Autrement dit, tout éclairage artificiel en période naturellement éclairée constitue du gaspillage. On pourrait dans ce sens imaginer une reconversion totale de l’éclairage, en un éclairage automatisé par détecteurs de luminosité ambiante. Cela réduirait à zéro le risque d’éclairage artificiel inutile. Bien sûr, cela impliquerait probablement d’autres paramètres à prendre en compte, mais cela vaut la peine d'être exploré.

Par ailleurs, tout comme l’éclairage artificiel n’est pas utile dans la lumière du jour, il n’est pas non plus utile lorsqu’ absolument personne ne s’en sert. On pourrait ainsi penser à supprimer l’éclairage artificiel pendant ou après les fortes neiges et intempéries, lorsque les déplacements ne sont pas possibles.

Vers une réglementation plus durable de l'éclairage public

Parallèlement, la réglementation concernant l’éclairage public pourrait évoluer et contraindre les fabricants et les utilisateurs à se tourner davantage vers des solutions plus respectueuses de l'environnement. La plus évidente est bien sûr celle de l’énergie solaire. Les norme d’éclairage public pourraient par exemple définir, pour chaque état, un ratio minimal d’utilisation d’un éclairage solaire pour alimenter l’éclairage public.

En savoir plus sur les normes d'éclairage

> Le marquage ce

> La directive RoHS

> Les normes d'éclairage extérieur

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